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Maryse Weisser Macher : un parcours atypique

Pour inaugurer la catégorie Interviews du blog, j’ai le plaisir de vous faire part de mon échange avec Maryse Weisser Macher.

Maryse est auteure depuis peu, pourtant elle ne semblait pas prédestinée à une telle carrière à cause de ses difficultés avec la langue française, notamment l’orthographe, lorsqu’elle était plus jeune : « j’ai toujours cru que le français, la rédaction n’étaient pas pour moi. On nous met dans des cases quand on est petits et c’est difficile d’en sortir. Donc les gens ont décidé pour moi que je n’étais pas faite pour le français. ».
Elle a donc fait des études scientifiques puis a travaillé comme directrice de crèche pendant de longues années, avant de faire le nécessaire pour entamer sa reconversion vers l’écriture : « Je crois que c’était ancré en moi depuis longtemps, mais je ne le savais pas […] Une envie de changement pointa très fortement le bout de son… crayon. J’entreprends alors un bilan de compétences, une formation d’écrivain public et une formation de bibliothécaire. Je travaille actuellement en médiathèque dans la région toulousaine et j’aime beaucoup mon nouveau métier : nous sommes continuellement en train d’apprendre. »
Son parcours est donc intéressant car il prouve qu’il est nécessaire de briser certaines idées reçues pour accomplir ses rêves ! Elle a accepté de m’accorder cette interview pour parler plus précisément de la publication de son premier ouvrage en donnant ainsi un aperçu d’une façon, parmi d’autres, d’être publié pour la première fois.

INTERVIEW

A.ST Editions : Ta profession actuelle est une reconversion. Comment en es-tu arrivée à ce métier ?
Etant adulte, j’ai amélioré mon orthographe et j’adorais jouer avec les mots, les phrases pour créer quelque chose de joli. Comme j’avais un peu plus de temps pour moi, j’ai décidé de participer à certains concours d’écriture. J’ai proposé des nouvelles, des poèmes, des contes pour enfants ; des textes courts, des textes très très courts appelés spores ou pépins… et de tous genres : jeunesse, humour, polar, drame…
Certains de mes écrits ont été retenus. J’ai gagné des concours, mes nouvelles ont été publiées. Tout ceci m’a donné la motivation et la satisfaction de poursuivre.

A.ST Editions : Comment a commencé ton parcours d’auteure ?
En 2019, j’ai gagné le premier prix à un concours de spores, ce qui m’a motivée pour continuer.
L’année 2020 a été fructueuse. J’ai surtout proposé des textes que j’avais déjà écrits en les retravaillant. Le premier publié est une nouvelle écrite pour rendre hommage à la Femme. C’est une petite fille qui raconte sa vision, son ressenti de spectatrice alors que son père battait sa mère. Je me suis basée sur des expériences professionnelles. Ce texte est sorti simultanément dans deux recueils de nouvelles de deux maisons d’édition différentes, mais je ne perçois aucun droit d’auteure sur ce texte. Il fallait bien que je démarre sans être trop difficile !

A.ST Editions : En 2022 tu publies le polar Le Chant des Sirènes aux Editions Dolce, ta première œuvre publiée en format papier et en dehors d’un recueil. Comment as-tu choisi la maison d’éditions à laquelle envoyer ton manuscrit ?
Comme mon roman évoque la différence et l’acceptation, je cherchais une maison d’édition orientée vers ce sujet. Je suis « tombée » par hasard sur Dolce Éditions, qui était une maison d’édition récente, luttant aussi pour l’inclusion et je me suis dit, « j’ai ma chance ». Mon livre a été accepté en décembre 2021 et il est paru en juin 2022.

A.ST Editions : Peux-tu nous parler des différents types d’éditions : à compte d’auteur, à compte d’éditeur, et l’autoédition ?
Dolce éditions est à compte d’éditeur.
Je n’ai pas choisi de maison d’édition à compte d’auteur, notamment parce que j’ai lu de mauvaises expériences d’auteurs qui ont choisi ce type d’édition, et qui se sont retrouvés avec un stock de livres important qu’ils ont été obligés d’acheter, ou qui ont payé une somme astronomique pour une édition d’œuvre qui ne se vend pas et qui comporte beaucoup de fautes et de défauts. De plus, je ne voulais pas investir de l’argent pour mes œuvres car j’estimais que si mes textes en valaient la peine, il y aurait bien une maison d’édition qui investirait sur eux. C’est un choix personnel que chacun doit faire en connaissance de cause, selon ses objectifs et ce qui lui correspond.
Par contre, lorsque j’ai débuté, j’ai commencé par de l’autoédition, ce qui est différent : j’ai mis en ligne des textes en ebook sur Fnac et Amazon ou autres. Cela ne coûte rien, rapporte un peu et surtout, nous sommes en face de la réalité des textes face aux lecteurs : il faut faire sa couverture, sa pub, écouter les commentaires des lecteurs…

La maquette de Le chant des Sirènes : un travail à prévoir en cas d’autoédition ou d’édition à compte d’auteur.

A.ST Editions : Quels sont les avantages et à contrario les contraintes de la langue française selon toi ?
La langue française est formidable, elle permet, comme beaucoup de langue, je suppose, de décrire de façon fine et précise tout ce dont on a envie ou besoin : des paysages, des situations, des sentiments, des vécus…
Le fait de prendre du temps pour choisir les bons mots permet au cerveau de se questionner et de mettre de l’ordre dans ses idées. C’est un formidable outil cathartique !
Ensuite, il faut que les mots qui donnent des phrases soient jolis à entendre, que l’orthographe, la grammaire et les conjugaisons soient respectées ainsi que la syntaxe. Il y a aussi la concordance des temps, et c’est là que j’avais le plus de mal. Au début de mon écriture, je commençais un récit au passé, je le continuais le lendemain au présent, et à nouveau au passé le surlendemain… tout ceci, je pense, en fonction de mon état du jour ou de plusieurs facteurs que j’ignore. Je ne voyais le problème qu’à la relecture, et encore, pas toujours. Maintenant, j’y fais attention, je sais que certaines personnes sont très sensibles à la concordance des temps.

A.ST Editions : Justement, tu parles de l’importance de la syntaxe et des différentes règles de la langue française, peux-tu aborder l’étape de la correction du manuscrit lors d’une publication ?
En général, c’est la maison d’édition qui s’occupe de demander à un correcteur de vérifier l’œuvre. En ce qui me concerne, mon écrit avait déjà été relu et revu par l’éditrice avant d’être corrigé par la correctrice. Il y avait peu de choses à revoir, car je l’avais aussi « passé » à un logiciel correcteur.

A.ST Editions : Quels sont tes projets dans un futur proche, tes travaux en cours ?
J’ai écrit un conte pour enfants (à partir de 9 ans) et adultes qui sortira en 2023. Je suis en train d’écrire un autre polar et un autre conte, et je continue d’écrire des poèmes pour peut-être sortir un recueil de poèmes.

A.ST Editions : Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui n’ose pas ou ne sait pas comment se lancer dans le processus d’édition de ses œuvres ?
Les réseaux sociaux sont une chance : il est possible de choisir un groupe de lecteurs sur un réseau et de commencer par là. Certains proposent des bêta lectures.
Lorsque le texte est prêt, il est judicieux de sélectionner des maisons d’édition en fonction du thème de l’œuvre que l’on veut publier. Si la personne croit en ses œuvres, il faut persévérer. Il y aura beaucoup d’échecs et de désillusions, mais cela payera un jour. Certains retours sont difficiles, il y a des gens peu professionnels qui font des remarques ou commentaires irrespectueux. Il faut les laisser de côté, ils se desservent eux-mêmes.
Le gagnant est un perdant qui a essayé une fois de plus !
En France, on ne valorise pas assez ceux qui essaient, au risque d’échouer. Tous les échecs font avancer. Ma devise :

Les échecs sont comme autant de petits cailloux blancs,
Bordant le chemin de l’aboutissement.
© Maryse Weisser Macher

A.ST Editions : Je te remercie du temps accordé à mes questions et pour toutes ces informations utiles pour quiconque se lance dans l’aventure de la publication ! Avant de se quitter, y a-t-il une dernière chose que tu souhaites partager avec nous ? La parole libre est à toi 🙂
Le Chant des Sirènes est en vente dans les librairies de quartier (demander à le commander s’il n’est pas en boutique), à la Fnac, sur Amazon, et je fais des dédicaces dès que possible.
Merci beaucoup pour cette interview !

Poursuivre…

Souhaitons à Le Chant des Sirènes de nombreux lecteurs et à Maryse une longue carrière et l’aboutissement de tous ses projets !
Vous pouvez la suivre sur sa page Facebook, retrouver l’actualité de sa maison d’éditions sur leur site, et commander l’ouvrage de Maryse dans leur boutique. Pour lire le spore de Maryse (sous le pseudo Alice Barbé), gagnant du concours 2019 de la Taverne des Spores, c’est par ici.

Et vous ?

Quant à vos projets, comme nous l’avons vu avec Maryse, croyez en vous ! Et si vous avez besoin d’aide dans la rédaction, la correction ou la mise en page de votre œuvre avant un envoi à une maison d’éditions ou dans le cadre d’une autoédition n’hésitez pas à faire appel à mes services.
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